Aux vallées escarpées se succèdent les champs de culture
d'orge.
Cette
première étape de trek sert de mise en jambe. Après une
courte visite du village de Lamayuru, nous avons commencé à longer
la rivière, avant l'ascension de notre premier col le Prinkiti-la à
3726 m d'altitude.
Redescente facile ensuite vers le village de de Shilla ou nous nous sommes reposés
dans une "auberge" de toile. La tenancière de ce "bar"
était magnifique. Habillée en tenue traditionnelle, on aurait
dit une fée. Son enfant, de bas âge, restait lui, prés des
fourneaux où elle s'activait à nous préparer le thé.
Plus loin dans les champs une vieille paysanne coupait le épis d'orge
à la faucille. Nous étions bien loin de tracteurs et autres outils
de nos pays modernes. Ici, vie rime avec simplicité et authenticité.
Du visage de ces autochtones marqué par les rigueurs du climat et du
temps, se dégageait une générosité, une gentillesse
et une innocence, que l'on a malheureusement trop oublié chez nous. Bref,
le dépaysement était total et même si nous conditions de
vie devenaient spartiates, le spectacle même de cette vie à l'état
naturel, suffisait à nous faire oublier nos petits tracas d'européens
trop gâtés.
Sur
le bord des chemins, des chortens étaient là pour nous rappeler
le chemin que les pèlerins empruntent depuis des milliers d'années.
Certaines pierres gravées de prières sont là pour porter
chance au voyageur.
Dans la journée nous croisîmes, un enfant dans les bras de son père. Celui-ci
avait un bras cassé et souffrait terriblement. Son père, un pauvre paysan n'avait
pas suffisamment d'argent pour payer le bus qui pourrait l'emmener à l'hôpital
de Leh. Nous nous sommes posés la question de savoir si nous devions lui donner
des médicaments, mais notre guide noues en a vite dissuadé car le père aurait
cru que les médicament auraient résolus tous ses problèmes. Il n'aurait pas
continué son voyage pour faire soigner son fils, dont la blessure aurait pu
dégénérer. Il faut être local pour comprendre ce genre de raisonnement et voir
que l'humanitaire fait par des étrangers est souvent un remède
pire que le mal lui même si la notion de culture locale n'est pas préalablement
comprise et analysée.